Main Square Festival, Arras, 2-4 juillet.

Le moment marquant de ces trois jours à Arras, ce seront les deux heures d’ombre projetée de Vedder sur l’église, point. Mais si je devais ne retenir qu’une photo, ce serait celle-là. Parce que c’est la toute dernière que j’ai prise, parce que je pensais vraiment qu’elle ne serait pas au point et parce que le regard de la Florence là-dessus, seule au milieu de tous, surprise dans son monde à elle, sa dimension parallèle enchevêtrée avec la nôtre, contemplant le public comme s’il était à des lieues d’elle, donne un truc à cette photo qu’on peut difficilement décrire.

J’ai un truc magnétique avec Florence Welch, c’est une fille à part, sans âge, qui ne fait décidément pas ses 24 ans mais sans paraître vieille pour autant. Une autre dimension, oui. J’en ai tellement parlé autour de moi dimanche qu’à la fin, on me demandait si j’étais pas amoureux. Non, rien à voir, cette fille est simplement captivante, étrange, un peu anachronique et mystique. Faudra qu’elle pense à faire un concert à Stonehenge un de ces jours. Ou à Kaamelot. Ailleurs qu’à notre époque en tout cas. Juste pour voir.

À part ça le Main Square a fait des progrès. L’ambiance est bien meilleure qu’auparavant. Le passage de la Grand’place à la citadelle lui a fait perdre un peu de son charme mais l’a rendu bien plus facile à vivre. J’ai vu une organisation bien plus détendue et des gens plus heureux. Bien sûr le côté Live Nation du truc, avec ses artistes très, voire trop gros, lui donne une facette Disneyland pas forcément ragoûtante, mais on reste à des années lumières d’un concert de U2 et l’adjonction de la Green Room, une nouvelle scène à taille humaine, lui a redonné un peu de l’authenticité dont il manquait. Du progrès, donc, un retour à l’équilibre qui j’espère sera préservé lors des prochaines éditions. On verra la suite.

Les photos suivent là-dessous. Rien sur les gros pour cause de restrictions. Regrettable pour Pearl Jam et Rammstein, mais les autres, entre nous, on s’en fout un peu.

 Old CanesI Will Be the Sun

2 juillet

La Roux, grande scène, 18h40

Pas arrivé depuis 5 minutes que déjà je me retrouve en fosse à essayer de les choper au vol. Pas trop suivi le reste. D’une part à cause de l’orage, mais aussi parce que j’ai jamais accroché à leur musique et qu’une telle erreur de français dans un nom d’artiste, ça mérite pas d’être promu.

Jamiroquai, grande scène, 20h20

Ce n’est qu’après avoir fait les photos que j’ai appris que Jamiroquai n’est pas un artiste solo, mais un groupe. Comme quoi on en apprend tous les jours. Pour le reste rien, tout ça est bien trop RTL2 pour moi.

3 juillet

Julian Casablancas, grande scène, 16h00

Son horriblement saturé, ça gâchait tout. Casablancas a l’air très mal dans sa peau, sans savoir comment se placer ni que faire. Ça expliquerait presque cette tendance à continuellement planquer sa voix sur ses albums.

Angus & Julia Stone, Green Room, 16h55

Quelques années que je les suis mais première fois en live. Sont mignons, ce frère et cette sœur. Une des séries que j’aime bien.

Phoenix, grande scène, 17h30

J’aime pas Phoenix. J’aime vraiment pas Phoenix. Vraiment, j’aime pas Phoenix. Je comprends très bien qu’on puisse apprécier, hein, respect et tout, mais j’aime pas Phoenix.

-M-, grande scène, 19h25

Fidèle à lui-même. Chaque concert de -M- est un show qu’on n’oublie pas. Je supporte pas ses albums mais ses concerts restent indéniablement énormes. Respect.

Gomez, Green Room, 20h40

Bière.

Ben Harper & Relentless7, grande scène, 21h35

Relentless7 est ce qui est arrivé de mieux à Bernard Peur depuis… depuis rien. La spirale de mollesse du genou dans laquelle il s’était engouffré est enrayée et franchement, c’est pas du luxe.

Ah et avec leur Under Pressure en duo, Harper et Vedder ont fait du meilleur Queen du XXIe siècle que Muse. Ça va faire les pieds à Bellamy.

Taylor Hawkins & the Coattail Riders, Green Room, 22h50

Si le Dave Grohl a choisi le Taylor Hawkins comme batteur des Foo Fighters, c’est pas pour rien ; les deux jouent de la même manière, façon Animal dans le Muppet Show. Après, quand Hawkins se met à chanter en même temps, c’est forcément impressionnant.

4 juillet

The Bewitched Hands on the Top of Our Heads, Green Room, 15h50

Restera pour moi la réponse française à Arcade Fire. Allez [ré]écouter leur version de Tonight de Yuksek, un peu, vous perdrez pas votre temps.

Stereophonics, grande scène, 16h20

On attend, on attend et ils ne viennent pas. La rumeur de la fosse raconte que Till Lindemann se serait assis par inadvertance sur Kelly Jones, mais en fait il s’agit d’un PA cassé ― on m’expliquera plus tard que PA, ça veut dire Power Amplifier ―. Jones et Zindani montent quand même sur scène au bout d’une demi-heure pour assurer un rapide set acoustique. Un peu verts, les gros, ça se voit sur les photos.

Patrick Watson, Green Room, 17h20

Ou comment j’ai découvert que je suis devenu définitivement allergique à l’accent q*******s.

Gossip, grande scène, 18h00

Vus 5 fois depuis Angoulême l’année dernière, donc. Plus rien à dire, du coup. Toujours aussi efficace, toujours aussi percutant. Et la reprise d’I Will Always Love You avec le rot au milieu, pardon mais « lol », comme disent les jeunes.

Florence & the Machine, Green Room, 21h30

J’avais retenu des trois titres de l’Olympia du mois dernier l’image d’un fantôme evanescent hantant la scène dans une ambiance onirique et lascive. 15 jours plus tard Florence Welch se montre sous un autre visage ; on a droit, dans la même robe, à une version infantile de la dame du lac, glissant sur l’onde, agitant la baguette de son tambour comme si elle était magique, cherchant à ensorceler l’assistance, souriant, musardant, sautillant comme une gamine facétieuse qui met ses jeux en scène parce qu’elle sait que les adultes la regarde. Vraiment intéressant. On attend la suite.

Le reste